Ultima V

C’est en 1988 que sort “Ultima V : Warriors of Destiny.” Si ce nouveau volet de la série va encore apporter de nombreuses améliorations à la saga, la particularité de ce cinquième opus est surtout que pour la première fois dans la série, cet épisode est une véritable continuité du précédant volet.
D’un point de vue graphique il y a une nette amélioration par rapport à Ultima IV, et Ultima V est sans doute le plus beau de tous les Ultima à base de tuile (si l’on exclue du moins la version améliorée d’Ultima IV). Les animations ne sont pas en reste, puisqu’elles ont littéralement doublée, passant de deux à quatre par sprite (on ne rigole pas ;). Mais les graphismes sont surtout plus détaillés et réalistes, les portes ressemblent à de vrais portes par exemple, et il n’y plus de mur avec des inscriptions pour décrire le type de magasin, mais tout simplement des panneaux que l’on peut lire devant leur entrée.

Le système de jeu reste globalement identique au précédant volet avec néanmoins quelques changements. Les combats notamment offrent la possibilité d’attaquer en diagonale (et croyez-moi c’est une amélioration non négligeable), et le butin qu’on peut récolter à leur terme est maintenant beaucoup plus varié puisqu’on peut y trouver tout type d’objets et pas seulement de l’or. La magie est similaire à celle d’Ultima IV et nécessite de mélanger des réactifs, mais il faudra en plus prononcer les bonnes incantations afin de lancer un sort. L’interactivité propose également une nette amélioration et il est possible de pousser et bouger de nombreux objets, de s’asseoir, ou de se coucher dans un lit…

La plus grande nouveauté néanmoins est sans doute l’apparition d’un cycle jour/nuit. En effet le temps sur Britannia passe pendant que vous jouez, et la nuit finira par tomber – réduisant votre champ de vision à quelques cases de chaque côté. Cela permet également de beau effets comme notamment les phares dont la lumière tourne, et qui vous guideront dans vos voyages en bateau 🙂

A ce cycle s’ajoute également l’ajout d’emplois du temps pour tous les PNJs. Ils se lèvent le matin, vont travailler, manger et dîner et retournent se coucher le soir. Certains PNJs d’ailleurs ne sont accessibles qu’à des moments spécifiques de la journée, et il vous faudra souvent errer de nuit pour rencontrer des PNJs particuliers.

Mais la plus grande qualité d’Ultima V est sans doute son scénario. Partant sur un thème simple (faire des vertus des lois) il s’agit de l’un des plus intéressants de toute la saga. Les PNJs sont encore plus intéressants que dans Ultima IV, et le fait que l’on ne sache pas vraiment qui risque d’être un allié ou un ennemi procure une ambiance très réussie – agrémentée de musiques tout bonnement superbes, dont notamment le thème Stones qui fera là sa première apparition.

On notera également que ce volet marque la première apparition des Runes Britanniennes à l’intérieur du jeu.

Avec sa quête longue et passionnante, Ultima V reste encore aujourd’hui un excellent jeu même s’il est vrai qu’il accuse son âge. Il est évident qu’il n’a pas autant de profondeur que des RPGs plus récents et le fait est que les combats sont encore assez prédominants (il est notamment impossible de finir le dernier donjon si vos personnages ne sont pas Niveau 8 et cela peut prendre beaucoup de temps pour les monter) peut lasser. Mais ces défauts et son âge n’empêchent pas Ultima V de rester un jeu absolument passionnant.

 

  • Version Sharp X68000

Notons qu’Ultima V fut également adapté sur le Sharp X68000, un ordinateur Japonais ! Cette version est tout simplement la meilleure version existante d’Ultima V. Si le jeu est absolument identique aux autres versions micro, elle est surtout dotée d’un graphisme magnifique et de musiques non moins superbes. Malheureusement, elle n’existe qu’en japonais 🙁

 

  • Version NES

Comme les deux précédents volets, Ultima V a également été adapté sur la console de Nintendo. Cette conversion néanmoins est pour le moins… étrange. Elle utilise en effet un système de jeu qui n’est pas sans rappeler Ultima VI et dont tout le monde est “à l’échelle”. Le style graphique est très semblable à Ultima VI mais en beaucoup plus laid car la NES n’est pas capable des mêmes prouesses graphiques. C’est peut-être un peu le problème car le moteur de jeu est trop perfectionné pour la console de Nintendo, et en conséquence il est effroyablement lent. Je ne saurais dire avec précision à quel point cette version respecte la version originale, mais le peu que j’y ai joué semble très différent, avec notamment très peu de PNJs (même si on notera la présence de portraits pour tous les personnages). Et entre la musique insupportable et la lenteur effroyable je dois avouer que je n’ai jamais eu le courage de le tester en profondeur.