Ultima I
Présentation
C’est en 1980 que Richard Garriott sort son deuxième jeu commercial. Il s’agit bien tendu d’un nouveau jeu de rôle, qu’il décide de nommer Ultima. A l’origine le jeu ne devait d’ailleurs pas s’appeler ainsi mais Ultimatum – hélas un problème de copyright l’obligea à y renoncer, aussi décida-t-il de le raccourcir en Ultima. Comme quoi certains noms légendaires tiennent parfois à peu de choses !
Le concept est très semblable à celui d’Akalabeth : on effectue des quêtes pour les différents monarques du royaume, on gagne de l’expérience en tuant des monstres, on explore des donjons, on achète de l’équipement et ainsi de suite. Mais par rapport à Akalabeth, Ultima bénéficie – outre d’un tout nouveau moteur de jeu – de deux changements majeurs :
Premièrement la présence d’un véritable but – tuer le sorcier Mondain – et deuxièmement, l’apparition d’éléments de Science-fiction ! En effet parmi les différentes armes et armures disponibles on trouve du matériel futuriste tels des powers armors ou des blasters. Idem pour les transports puisque outre les modes de voyage classiques comme les bateaux, on peut aussi obtenir des aircar et même des fusées car il est possible – et même nécessaire – d’aller dans l’espace.
Techniquement il y a une très nette évolution par rapport à Akalabeth. Si les donjons – toujours en 3D “fil de fer” – proposent des graphismes identiques, le monde propose un tout nouveau moteur à base de tuile qui sera pendant longtemps la marque de fabrique de la série. Les villes par contre proposent une vue légèrement différente, car elles sont faites de “tuiles” plus petites et on les voit dans leur intégralité comme si le monde nous était présenté de plus loin que sur la carte du monde. Pour ce qui des scènes spatiales, les séquences de déplacement utilisent un moteur dérivé de celui du monde extérieur tandis que les scènes de combat (où l’on doit affronter des chasseurs TIE 😉 offre un tout autre moteur en vue subjective (qui est probablement dérivé de celui des donjons).
Le surface du jeu est assez grande puisqu’elle propose quatre continents (et on prêtera particulièrement attention aux Terres du Danger et du Désespoir !), ainsi qu’un nombre assez conséquent de villes et de donjons.
Globalement, Ultima reste assez sympathique en dépit de son grand âge, et y jouera avec nostalgie en dépit de sa grande facilité en sachant qu’on est là devant l’un des ancêtres de tous les RPGs modernes.
Versions
A l’origine, Ultima sortit uniquement sur Apple II. Lorsque Richard Garriott fut sous contrat avec Sierra On-Line à l’époque d’Ultima II, ces derniers décidèrent de rééditer Ultima sous le titre Ultima I – The Original et de profiter de l’occasion pour le porter sur différentes machines. Néanmoins le contrat s’acheva avant que ça puisse aller très loin et seul un portage sur Atari 800/XL fut achevé. Sensiblement identique à l’original malgré une palette de couleur différente sur le monde, on notera tout de même que les donjons et les villes se retrouvent curieusement attribués de graphismes uniquement en noir & blanc.
Il faudra attendre 1986 pour voir Ultima réapparaitre sur d’autres machines. A cette époque, Origin et Ultima sont en plein essor (Ultima IV vient de sortir un an plus tôt et Ultima V est d’hors en déjà en préparation) et il est donc décidé de créer un remake du premier épisode qui y gagnera alors son titre définitif : Ultima I – The First Age of Darkness.
La version Apple II proposera déjà des graphismes améliorés, qui seront par ailleurs fidèlement retranscrits sur la version Commodore 64 sortie en même temps. Mais la palme reviendra à la version PC qui sortira un an plus tard, et se démarquera sur un plan technique en offrant des graphismes extérieurs identiques aux versions 16 Bits d’Ultima III & IV. Ces améliorations néamoins ne se prolongeront pas aux donjons qui conserveront les mêmes graphismes que la version originale.
C’est ensuite vers le Japon qu’il faudra se tourner pour voir de nouvelles versions d’Ultima I, respectivement en 1989 sur MSX et PC-98, et surtout en 1990 sur FM-Towns dans la compilation Ultima Trilogy. Peu connues du public occidental, ces versions méritent néanmoins le coup d’oeil car elles proposent des nouveaux tuiles entièrement en couleurs, des villes à l’échelle du reste du jeu, des graphismes de donjons texturés et refaits, mais surtout des sons et musiques, totalement absents des versions occidentales du titres ! Parmi ces portages Japonais néanmoins, c’est la version FM-Towns qui représente le haut du panier, avec des graphismes encore plus fins et en cerise sur le gateau : une nouvelle introduction en haute résolution qui reste unique à cette version.
La dernière version d’Ultima sortira ensuite en 1994, et il s’agira d’un portage sur Apple IIGS réalisé par Bill Heineman (qui s’était connaître avec son équipe en portant le mythique Another World sur cette même machine !) Pour le coup, ce portage représente ce qui est certainement la meilleure version occidentale du titre : doté de graphismes plus fins sur le monde, elle est aussi accompagnée de belles musiques dans une ambiance très Ultima-esque (dont notament une charmant remix de “Rule Britannia”). Si les graphismes des donjons en eux même n’ont pas été refaits, les créatures à l’intérieur l’ont été néanmoins, offrant de réels dessins à la place des monstres en fil de fer. On notera aussi curieusement que les chasseurs qu’affronte le joueur lors des phases spatiales ressemblent maintenant à des TIE Interceptor de Star Wars, au lieu des TIE Fighter. Détail insignifiant mais somme toute amusant.
Au delà des différences cosmétiques (et parfois de quelques bugs pouvant vérier selon les version), il est néanmoins bon de noter que toutes ces versions d’Ultima I sont identiques en terme de gameplay quelle que soit la machine – la seule différence parfois notable étant le rythme d’apparition des créatures sur la carte principale.
Packaging
A l’instar d’Akalabeth, la première édition d’Ultima fut éditée par California Pacific et comme ce dernier fut vendu dans un sachet plastique refermable. Disposant d’une illustration de couverture inédite de Denis Loubet, le titre était contenu sur une simple disquette et distribué avec une carte de référence et un court manuel de 10 pages présenté comme étant écrit par un Sosarien inconnu mais se contentant au final d’instructions traditionnelles.
Comme Akalabeth, l’éditeur ressortit ensuite cette versions sous le label “Pro Game”, mais au final identique.
Il faudra attendre la réédition sur Atari 800/XL chez Sierra dans sa gamme SierrAventure pour retrouver pour la première Ultima I dans une vraie boite, semblable à celle de la seconde édition dites “boite noire” d’Ultima II chez ce même éditeur. Si le contenu de la boite reste le même que dans la version de California Pacific, elle n’utilise curieusement pas l’illustration originale de Denis Loubet comme couverture, et se contente de reprendre l’illustration présente au dos de la boite d’Ultima II.
Pour le remake de 1986 néanmoins, les choses ont bien changé. Édité par Origin en personne, ils tablent donc sur la création d’une réédition suivant le même schéma que les autres volets édités dernièrement par la société. Ultima I se retrouve donc dans une boite cartonnée au même format que celles d’Ultima III, IV, V et avec un contenu revu la hausse : un nouveau manuel écrit sous la forme d’un véritable livre de fiction, des cartes des quatres continents du jeu (mais malheureusement en papier cartonné), et un objet bonus sous la forme d’un petit sac en tissus contenant cinq pièces en métal représentant la monnaie de Britannia.
Pour finir il est bon d’évoquer les éditions japonaises d’Ultima I, sorties en 1988. Si le titre est contenu dans un boitier semblable à celui d’une cassette vidéo et y perd au passages les pièces de monnaies, elles restent néanmoins uniques car ce sont les seuls versions au monde qui contiennent une carte en tissus des continents d’Ultima I. Si les cartes sont toutes imprimées sur un unique rouleau de tissus au lieu d’être séparées comme leur homologue cartonné des versions occidentales, cela fait néanmoins de cette édition une version très prisée des collectionneurs.
En dehors de cela, Ultima I sera par la suite distribué dans les compilations “Ultima Trilogy”, “Ultima Series I~VI”, et “Utima Collection” mais dont le contenu est développé sur les pages du dernier jeu présent à l’intérieur.