Gothic
Gothic est un CRPG à la troisième personne sorti en 2001 et développé par l’équipe Allemande de Piranha Bytes. Comment définir Gothic ? On pourrait dire en quelque sorte que Gothic, c’est un peu Ultima X. Ultima X ? Oui parce qu’il est difficile de qualifier Gothic d’autre chose qu’une sorte d’évolution du concept d’Ultima IX. C’est sensiblement le même type de jeu, la vue est identique, et le gameplay très proche du dernier volet de la série des Ultima – seulement Gothic est bien plus poussé que son aîné et amène le CRPG en 3D à un autre niveau (et les mauvaises langues ne manqueront pas de dire que c’est le jeu qu’Ultima IX aurait dû être…).
Le scénario vous place dans la peau d’un homme envoyé en prison et qui cherche à s’en échapper. Cette prison est néanmoins assez particulière, puisqu’il s’agit d’une énorme vallée entourée par un champ d’énergie magique qui empêche toute fuite, et qui dispose de ressources minières indispensables pour le royaume en guerre avec les orcs. Mais les prisonniers se sont rapidement rebellés et ont fini par prendre le contrôle de la prison afin d’établir un commerce lucratif avec l’extérieur. Diverses factions se sont rapidement formées dans cette étrange société, et il faudra bien vite faire votre choix, d’autant qu’une menace mystérieuse semble peser sur cette bien étrange communauté… Voila qui résume l’idée de base du scénario, mais bien évidement c’est beaucoup plus complexe que cela…
La première chose qui frappe dans Gothic c’est l’interactivité. Ultima IX se débrouillait plutôt bien pour un jeu 3D à son époque. Mais là le niveau d’interaction n’a rien à envier à celui d’un Ultima VII et c’est peut être même encore plus poussé par certains côtés. Bref on peut faire énormément de choses : cuisiner, forger des armes, récolter les ressources qui parsèment la prison afin de les vendre ou de les utiliser à d’autres fins, récupérer les peaux d’un animal tué, et j’en passe. En fait, la seul chose réellement manquante sur ce plan est la possibilité de pouvoir bouger à sa guise les objets de l’environnement comme dans Ultima IX, mais il ne s’agit que d’un reproche bien minime au vu de la grande interactivité du jeu.
La chose la plus marquante néanmoins, c’est surtout que chaque personnage possède un emploi du temps complet ! Ils bougent durant la journée selon l’heure, et retournent chez eux le soir pour dormir. On n(avait pas vu ça depuis Serpent Isle en 1993. On les voit également manger, se parler… les gardes s’attaqueront aux créatures qui s’approchent trop prés des limites des habitations, et les personnages réagissent même à vos actions : sortez votre arme et ils se montreront menaçant ; pénétrez dans leur demeure sans leur permission ou tentez de les cambrioler en leur présence et ils pourraient bien s’en prendre à vous…
Le jeu offre énormément de quêtes annexes et de liberté pour avancer. Au début du jeu particulièrement, beaucoup de chemins s’ouvriront à vous pour développer votre personnage et trouver une place respectée dans la communauté de la prison, et les personnages réagiront ainsi aux choix que vous ferez durant le jeu, particulièrement en fonction de la faction que vous choisirez. Le jeu devient plus linéaire dans sa seconde partie (afin de pouvoir convenablement développer son scénario), mais n’altère en rien le sentiment de liberté que l’on éprouve.
Les graphismes sont de toute beauté et l’aspect sonore également très réussi, tant au niveau de l’ambiance que des musiques. Le doublage anglais est de bonne facture également, même si le nombre de comédiens reste comme souvent peu élevé pour le nombre de personnages. Le développement du personnage est assez complet combinant points d’expériences, compétences, et entraînement auprès des PNJs. Le scénario est excellent et très intéressant, et seule la fin bien trop ouverte laisse un goût amer dans la bouche.
Seul véritable défaut de Gothic : l’interface qui
malheureusement est tout sauf intuitive. Assez frustrante, elle est tout sauf logique (pour utiliser un objet par exemple il faudra maintenir le bouton de la souris appuyé puis presser sur la flèche du haut) et on aurait aimé qu’elle s’inspire de celle totalement instinctive d’Ultima IX. Mais on finit heureusement par s’y habituer et elle ne gâche en rien le plaisir de jeu.
En bref, Gothic est tout simplement une réussite totale. Ce petit bijou est un jeu indispensable à TOUT fan de la série des Ultima; car même si l’univers et l’ambiance sont très différents (et notamment beaucoup plus sombres), il ne serait pas exagéré de dire que Gothic est le digne héritier de la saga légendaire de Richard Garriott, en plus d’être une petite merveille en soit.